mercredi 20 avril 2011

Guédiawaye : Une Fille De 20 Ans Raconte Son Enlèvement

La jeune Y. G., 20 ans, enlevée la semaine dernière, est rentrée chez elle à Guédiawaye le week-end dernier. Elle nous a raconté les circonstances de son enlèvement ainsi que le calvaire vécu durant les 48 h partagées avec son ravisseur dans une chambre d'une maison à Keur Massar.
Nous avons trouvé Y. G., 20 ans, dans un quartier de Guédiawaye. Elle est assise à même le sol dans la chambre de sa mère, le téléphone collé à l'oreille, faisant face à ses sœurs. Sur son visage se lisent les effets d'un choc psychologique. Sa mère, Sokhna Ndiaye, nous parle de l'ambiance qui a prévalu après le retour de sa fille aînée. «Elle est revenue, samedi dernier, vers 14 h et tout le monde s'est mis à crier», nous apprend-elle. Son père, Balla, poursuit :  «Elle était dans un piteux état.
Le chauffeur de taxi clando qui l'a ramenée nous a confié que son état s'est considérablement amélioré par rapport à celui dans lequel il l'avait trouvée, entourée de curieux devant Poste Thiaroye. Elle pleurait et cherchait un moyen de rentrer». La fille avait les cheveux ébouriffés et les vêtements froissés.
Sur un ton empreint de tristesse, Y. G., connue pour être une fille sans histoires et très correcte dans son quartier, raconte le récit de sa mésaventure. «Vers 17 h, alors que je venais de terminer mon travail, j'étais à l'arrière d'un clando aux côtés d'un homme dont la physionomie fait penser à un étranger», nous confie-t-elle. «Arrivée à destination, j'ai demandé au chauffeur de s'arrêter et c'est en ce moment que mon ravisseur a aspergé mon visage d'un gaz asphyxiant et je me suis évanouie», poursuit-elle. Elle confie que le chauffeur serait de mèche avec son ravisseur.
Vers minuit, elle s'est réveillée dans une chambre où il n'y avait qu'un matelas posé à même le sol, un poste radio, dans un  endroit qu'elle ne parvient pas à situer. «Il m'a attaché les deux bras et m'a ensuite dit que ma tête sera coupée et vendue à quelqu'un, tout en précisant qu'il n'attend que ce monsieur pour m'égorger», explique Y. G. Selon elle, durant les 48 h passées avec son ravisseur, elle n'a ni mangé, ni pris une douche. «J'ai refusé de toucher aux aliments qu'il m'a proposés», poursuit-elle. Toujours selon la jeune fille, le ravisseur l'enfermait à chaque fois qu'il devait sortir.
L'erreur commis par le délinquant est d'avoir oublié de fermer la porte à clé, le samedi matin, lorsqu'il devait prendre sa douche. «J'en ai profité pour ouvrir la porte et sortir en catastrophe», déclare Y. G.
Elle a ensuite rejoint une route et a rencontré un jeune homme à qui elle a raconté sa mésaventure. Ce dernier lui a fait offert une pièce de 100 FCfa et lui a conseillé de prendre un car pour se rendre à  Poste Thiaroye. Là-bas, un autre homme lui a offert les 1000 FCfa qui lui ont permis de payer un taxi clando pour rentrer chez elle.
Un membre de sa famille a tenté d'appeler sur son téléphone portable abandonné sur les lieux du rapt, mais une voix masculine avec un accent étranger lui aurait répondu en l'injuriant. D'abord interrogée par la police, Y. G. a été ensuite acheminée chez la gynécologue de l'hôpital Roi Baudouin qui, après examen médical, a conclu qu'elle n'a fait l'objet d'aucune agression sexuelle. Selon sa mère, depuis samedi, sa fille est souvent l'objet de cauchemars et ne cesse de crier: «Le voilà, je l'ai vu...». Elle a d'ailleurs été confiée à un psychologue.

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