vendredi 29 avril 2011

ENGROSSEE PAR UN GARDE PENITENTIAIRE A LA MAC DE DIOURBEL : Awa Kébé jette son enfant dans les toilettes de la prison

Awa Kébé comparaissait pour la 2e fois devant la Cour d’assises de Thiès, pour les mêmes faits ; elle avait déjà été condamnée à 5 ans de travaux forcés pour infanticide.
 C’est au moment où elle  purgeait sa peine à la Mac de Diourbel qu’elle est tombée enceinte des œuvres d’un garde pénitentiaire du nom de Mbaye Diaw. Voulant se débarrasser du nouveau-né, elle avait glissé l’enfant dans le trou d’une chaise turque. Les faits se sont déroulés le 22 avril 2009. Le commandant de la gendarmerie de Diourbel avait été informé par le district sanitaire de la commune que la dame Awa Kébé, en détention provisoire à la Mac de Diourbel, qui était enceinte, avait tenté de se débarrasser de son nouveau-né en le jetant dans les toilettes de la prison. Il s’agissait d’un enfant de sexe masculin, âgé de 7 mois environ.
Entendue par les enquêteurs, elle a indexé un agent pénitentiaire qui serait l’auteur de la grossesse. À l’interrogatoire, l’accusée a reconnu les faits avant de revenir sur le film de son accouchement. Elle a laissé entendre que c’est à son retour du marché, pour préparer le repas du personnel de l’administration, qu’elle a senti des maux de ventre. Elle est entrée dans les toilettes où elle a accouché d’un enfant vivant. Elle a par la suite fait glisser l’enfant dans le trou  avant de verser un seau rempli d’eau pour l’évacuer dans la fosse septique.
Nogaye Guèye, sa codétenue, venue témoigner, a déclaré à la barre : «Ce jour, j’avais reçu une visite à la Mac. Ayant une diarrhée, je me suis excusée. J’ai couru pour rejoindre les toilettes, mais j’ai trouvé la porte fermée. J’ai frappé avec insistance ; je suis restée quelques minutes. Subitement, Awa Kébé a ouvert la porte». Elle poursuit : «Quand je suis entrée dans les toilettes, j’ai vu que la chaise était propre, mais une odeur nauséabonde et suffocante se dégageait».
Et lorsqu’elle a entendu les cris d’un bébé, elle pris la tangente pour aller avertir  les gardes pénitentiaires. Aussitôt, ils se sont présentés pour procéder à la vérification. Waly Mbodj, chef de poste et chargé de la supervision des visites, après constat, a essayé d’introduire sa main à l’intérieur pour extirper l’enfant. Ce qui était impossible. Il a alors fait appel à des détenus qui ont scié le tuyau. Ils ont vu du sang suinter du tuyau et l’enfant était indemne. Plusieurs lésions étaient visibles sur sa jambe droite, avec une fracture au niveau du fémur.
Nogaye Guèye n’en croyait pas ses yeux. À la barre, elle a affirmé qu’elle n’a jamais su qu’Awa Kébé était enceinte, et des œuvres d’un garde pénitentiaire.
Âgée aujourd’hui de 32 ans, Awa Kébé était devenue veuve en 2004. Elle a eu trois enfants avec son ex-mari et deux hors mariage.
Elle a déclaré à la cour que l’auteur de sa grossesse lui donnait souvent des comprimés à boire pour provoquer l’avortement.
Selon l’accusée, c’est au moment où elle préparait le repas dans la cuisine du régisseur que Mbaye Diaw, profitant de l’absence du chef et des autres, lui a proposé des rapports sexuels. Elle a accepté, parce que, dit-elle, «j’avais son complexe. Mais aussi je sentais le besoin, même si c’était pour  une minute». Elle est ainsi tombée enceinte. Mais durant toute sa grossesse, Mbaye Diaw la sommait de ne rien dire à personne. «Si l’affaire éclate, cela risque de briser ma carrière», disait-il. Pour le protéger, dit l’accusée, le garde pénitentiaire a été affecté à Ziguinchor
L’avocat général, Salobé Gningue estime qu’il n’y a pas de doute, l’accusée avait l’intention réelle de tuer son enfant. Il a demandé une condamnation à 7 ans de travaux forcés.
Me Assane Dioma Ndiaye, qui assurait la défense d’Awa Kébé, a demandé à la cour de requalifier les faits en délaissement d’enfant et d’écarter l’infanticide.
La cour a finalement condamné Awa Kébé à 7 ans de travaux forcés

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