vendredi 6 mai 2011

Augmentation Des Viols Sur Les Mineures : Les Victimes Aux Bancs Des Accusés

Face à l’impunité des auteurs de viols sur mineures, les autorités et Organisations non Gouvernementales indexent les parents des victimes. La cause, ces derniers n’ont pas l’habitude d’intenter des actions en justice. Et se murant dans le silence, ils préfèrent tout simplement protéger les coupables, pour des raisons diverses.
La recrudescence des cas de viol et abus sexuels, sur les mineures, inquiète plus d’un. En effet, elle prend des proportions alarmantes au Sénégal : « Deux enfants sont violés par jour au Sénégal. Et 9 sur 10 cas sont commis par l’entourage familiale », révèlent les statistiques.
Ainsi, des organisations non gouvernementales (ONG) actives dans la protection de l’enfant, ont publié qu’environ 400 cas de viol sont recensés par an et la plupart de ces crimes se passent dans la banlieue ou autour des villes touristiques. Toutefois, elles précisent que ce chiffre est en deçà de la réalité.

 Car, les coupables ne sont pas souvent traduits devant les juridictions. A cela s’ajoute le mutisme des parents des victimes. Surtout, si l’auteur est dans l’entourage de la victime, (père, oncle, maître coranique…). Par conséquent, selon des sources dignes de fois, « le crime est enterré, suite à un arrangement à l’amiable ou quelquefois pécuniaire. Dans de pareille situation, les coupables ne sont souvent jamais sanctionnés. Ce qui pousse des spécialistes à dénoncer « le basculement des valeurs ».

Pour les sociologues, ce phénomène s’explique par les difficultés actuelles de la vie : les parents n’ont plus le temps de s’occuper de leurs enfants. Avant, l’enfant était protégé par toute la collectivité, mais maintenant avec « les familles nucléaires » et les problèmes économiques, l’enfant est livré à lui–même et « aux maniaques sexuels ». Cette jeune fille victime, sous le saut de l’anonymat, confirme les dires de ces acteurs des sciences sociales.
Agée aujourd’hui de plus de 20 ans, elle révèle avoir été violée en 1993 par le fils de sa tante, alors qu’elle n’avait que huit ans. Toujours est-il que, « ma mère n’a jamais su que j’ai été violée chez ma tante à qui elle m’avait confiée », a-t-elle dit en sanglots, ajoutant que « le pire est que celui qui m’a violé fréquente toujours notre maison et en toute liberté. Il n’a jamais été sanctionné ».
Pourtant, un dispositif législatif répressif et dissuasif, est déployé par le Code pénal qui criminalise un viol commis sur un mineur. « L’auteur du viol risque une peine d’emprisonnement de 5 à 10 ans. Cette peine est aggravée, lorsque la victime se trouve être un mineur de moins de 13 ans accomplis. Dans ce cas, le maximum de la peine (10 ans) sera prononcé. Les complices risquent les mêmes peines », selon le dernier conseil supérieur (celui du 13 Août 2011).
Mais, face aux silences des familles des victimes, source de protection des violeurs, cette loi n’est pas toujours appliquée. Là, l’enfant risque d’être un « monstre » du fait du traumatisme subi. Pour rappel, le gouvernement, outre la vulgarisation des textes incriminant ces crimes, mise sur des actions en synergie avec les organisations féminines pour mettre en place des mécanismes d’alerte et de veille, afin de dénoncer ces abus. Mais, aussi avec les acteurs de la société civile qui ont développé des stratégies de prise en charge des victimes afin de vaincre la loi du silence.

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